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mercredi 6 juin 2012

Bonjour,

Ce blog n'est pas fermé, j'attends de votre part une contribution aux recherches sur le Grand Oeuvre, afin de peaufiner, voire de rectifier certains de mes écrits.

L'image ci-dessus n'est qu'un décor mais en aucun cas la signification d'une appartenance religieuse.

Je souhaite vivement vos commentaires.

dimanche 6 novembre 2011

DECOUVERTES ALCHIMIQUES



Comme chacun sait, les découvertes scientifiques se sont étalées sur un nombre incalculable de siècles, des premières civilisations jusqu'au XXIème siècle. Certes, du XIXème siècle, et la révolution industrielle, à nos jours, le mouvement s'emballe, et les application scientifiques se multiplient et parfois même nous effraient.

En ce qui me concerne, je pense que l'Alchimie a largement contribué au développement de deux sciences, connues et reconnues, que sont la chimie moderne et la médecine. D'ailleurs, le terme chimie est directement issu étymologiquement du mot Alchimie. Au travers de ce message, je vais essayer de démontrer, parfois preuves à l'appui, la contribution de l'Art aux progrès avérés de ces deux sciences.

Alchimie - Chimie

L'une des premières découvertes, dont nous sommes certains, est l'invention du "bain-marie" qui permet de chauffer une substance dans une température modérée, mais surtout constante. L'alchimiste Marie la JUIVE en fut l'initiatrice aux alentours du IIIème siècle de notre ère.

Un alambic est décrit, voire créé et expérimenté, par ZOSIME d'Alexandrie. Cet instrument est reconnu aujourd'hui dans nombre de fonctions chimiques.

Vers le VIIIème siècle, l'illustre GEBER, alchimiste arabe auteur avéré de nombreux traités d'Alchimie, notamment "La somme de la perfection" , ouvrage qui, de part certaines allégations, aurait été écrit par un Pseudo-Geber, mais je ne suis pas à la polémique; cite et développe certains acides comme : l'acide citrique, l'acide acétique, et l'acide tartrique.

Albert le Grand, quant à lui avance les qualités chimiques du "cinabre", de la "céruse", du "minium" et connaît la "potasse caustique".

Plus tard, Arnauld de Villeneuve découvre trois acides très importants; sulfurique, muriatique et nitrique. il découvre de plus le principe odoriférant des végétaux macérant dans de l'alcool.

Raymond LULLE découvre le bicarbonate de potassium vers 1330.

Par des distillations successives de l'alcool, appelée aqua ardens, Jean de Roquetaillade, nous donne un aperçu de la notion de quintessence, très utile à l'industrie pharmaceutique dans les siècles actuels et à venir. Souvenons-nous de la teinture d'antimoine, le calomel ou bien encore du sublimé corrosif.

Jan Baptist van Helmont, de part ses travaux sur une chimie pneumatique, identifie le "gaz carbonique" (ou gaz sylvestre), les gaz étant la résultante d'"exhalaisons ", et l'air en est le réceptacle.

Au XVIIème siècle, Hennig Brandt découvre en 1669 le phosphore.

De plus, s'intéressant aux principes alchimiques, Isaac Newton explique le déplacement d'un métal dans un sel par un autre métal. Il explique l'élasticité des gaz et la cohésion des solides et des liquides.

L'invention de la porcelaine serait due a l'alchimiste Johann Friedrich BÖTTGER, celui-ci serait parvenu à percer le secret de la pâte de porcelaine.

Enfin, pour les "positivistes", la transmutation des métaux imparfaits en métaux parfaits reste une aberration. Cependant, Ernest RUTHERFORD réalise en 1919 la première transmutation artificielle :
En effet, il bombarde de l'azote avec du radium et obtient... de l'oxygène.

Alchimie - Médecine

Il est certain que l'Alchimie, au sens propre du terme, ne semble pas avoir, au fil des âges, participé aux progrès de la médecine. Cependant, dans quel contexte, cet Art, et je dis bien Art, a pu contribuer à prodiguer quelques avancées médicales.

Nombre d'alchimistes, comme vous pouvez le constater au travers de la page que j'ai écrite "alchimistes connus et méconnus", avaient pour profession : médecin

Cela n'est pas sans rapport avec, avant toute chose, de guérir des patients dans un contexte médical à l'époque peu approprié, mais bien de rechercher une alternative aux méthodes conventionnelles de cette même époque.

Je ne ferai pas diatribe de pseudo remèdes miracles, Fulcanelli et Eugène Canseliet ayant porté suffisamment de discrédit sur l'Alchimie au travers de discours et surtout d'écrits très franchement ineptes.

Néanmoins, si l'or n'est pas la panacée telle que les Adeptes la concevaient, il lui reste cependant une vertu actuellement en usage, à savoir "les sels d'or", connus et reconnus notamment en homéopathie. C'est peu me direz-vous !

Mais, bien plus surprenant, un disciple de Freud, Herbert Silberer a mis en évidence la similarité des symboles alchimiques au travers du temps, de l'espace et des civilisations, ce qui a conduit Carl Jung à valoriser l'Alchimie comme processus psychologique. L'intérêt de l'Alchimie résiderait de part son initiation, voire son intérêt spirituel, à une individualisation de l'être, donc de son perfectionnement dans sa dimension profonde, à travers son inconscient.

Je ne me permettrai pas de confirmer ou d'infirmer ces assertions, mes connaissances en la matière étant très limitées.

La spagyrie, médecine alchimique, consiste à réaliser plusieurs opération, dont la dissolution puis la reconstitution d'éléments végétaux, minéraux et physiques. Le médecin et alchimiste Raymond Lulle fut le premier à découvrir les "huiles essentielles".

En fait, le but principal de la spagyrie consiste à séparer la matière subtile de la matière grossière dans un but de purification.. Dans cette optique, le médecin français, le docteur Nawroki, rechercha pendant quarante ans et trouva une substance pure, capable de venir à bout de nombre d'infections et de soutenir efficacement l'organisme. Il isola une huile appelé "Charismon", qui fut utilisée avec succès en 1984 localement sur la peau et oralement. Après vingt ans d'expériences cliniques, son efficacité et sa performance ont été reconnues dans certains domaines de la santé.

La crème utilisée localement sur la peau dans le cadre notamment de brûlures, de virus ou de bactérie, entraînerait une accélération de la réparation des tissus et sa puissance anti-bactérienne aurait été prouvée.

De plus, dans le cadre de la parodontose, le pouvoir anti-bactérien de cette huile serait là aussi reconnu. Enfin, dans le cadre de l'athérosclérose, l'huile absorbée sous forme galénique agirait sur le cholestérol, en forçant les plaques d'athérome à se dissoudre. Des études cliniques dans ce domaine sont toujours en cours à Francfort, dans l'Institut biologique kinématique, afin d'en mesurer les effets et d'étudier la protection des artères, en évitant que de nouvelles plaques ne se forment, grâce à cette "huile" .



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dimanche 16 octobre 2011

HERMES TRISMEGISTE



Que sait-on en fait du personnage qu'est Hermes TRISMEGISTE, si ce n'est le fait qu'il est considéré par les alchimistes gréco-égyptiens, arabes et occidentaux comme le père de l'Alchimie. Il reste néanmoins un personnage mythique de l'antiquité grecque et égyptienne, d'ailleurs n'est-il point dénommé, à l'origine, sous l'appellation de :"Hermes ho Trismegistos".

Ce nom fait référence, au travers de la mythologie grecque, au dieu Hermes en rapport, et comparable, au dieu Thot de l'Egypte antique. Comme le dieu Thot, il est rassembleur et secrétaire des dieux eux-mêmes. C'est aussi, pour certains, l'inventeur de l'écriture, de l'astronomie, etc...

La généalogie d' Hermes TRISMEGISTE veut qu'il soit le fils d'"Agathodé", lui-même fis de "Thot", le premier "Hermes". Son nom d'Hermes TRISMEGISTE, le trois fois très grand, serait apparu au IIème siècle de notre ère.

Au moyen-âge, pour Roger BACON Hermes est dit "triple" parce qu'il a fait la philosophie triple, à savoir, naturelle, morale et métaphysique. L'Alchimie faisant partie intégrante de la philosophie naturelle.

Cependant, l'idée qu'Hermes TRISMEGISTE soit l'inventeur de l'Alchimie s'impose réellement, en fait, à la Renaissance, avec la découverte d'écrits qui lui sont attribués. A la fin du XVème siècle, Bernard LE TREVISAN affirme, dans son "Livre de la philosophie naturelle des métaux", qu'Hermes TRISMEGISTE est le fondateur de cet Art, car "il sut toute triple philosophie naturelle, à savoir minérale, végétale et animale".

Les écrits attribués à Hermes TRISMEGISTE

Clément d'ALEXANDRIE affirme qu'il existe quarante deux livres, dont trente six contiennent l'ensemble de la philosophie égyptienne et six autres la médecine. Cependant, les ouvrages les plus connus, portant sur l'Alchimie, ou philosophie Hermétique, et auxquels je vais m'atteler à vous en faire mes propres commentaires, sont : "La Table d'Emeraude" et "Les sept chapitres". Cependant, comme le disait si bien HUGINUS A BARMA "Lisez, méditez, priez et gardez le silence".

La Table d'Emeraude

Bien qu'il soit difficile d'admettre qu'un texte ait été rédigé par un personnage à priori mythique, il nous est néanmoins parvenu une traduction en vieux français de la "Table d'Emeraude" d'Hermes TRISMEGISTE. Les sceptiques pourront décrier à volonté les lignes que je vais vous livrer, cependant il ne faut surtout pas oublier que la "Table d'Emeraude" est un peu comme une "Pierre de Rosette".

Je me suis permis de retranscrire le texte, non pas en vieux français tel que je l'ai reçu, mais en conservant néanmoins toute la phraséologie. Je pense, de surcroît, que ces lignes permettront d'entrevoir toute la difficulté de la philosophie hermétique. Ce texte est très court, mais loin d'être vide de sens...

"Il est vrai sans mensonge, certain et très véritable.
Ce qui est en bas, est comme se qui est en haut: et ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose.
Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d'un, par la méditation d'un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation.
Le Soleil en est le père, la Lune est la mère, le Vent l'a porté dans son ventre, la Terre est sa nourrice. le père de tout le "télesme" de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière ainsi elle est convertie en terre.
Tu sépareras la Terre du Feu, le subtil de l'épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la Terre au Ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures.
Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde : et pour cela toute obscurité s'enfuira de toi.
C'est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide.
Ainsi le monde a été créé.
De ceci seront et sortirons d'admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici.
C'est pourquoi j'ai été appelé Hermes Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde.
Ce que j'ai dit de l'opération du Soleil est accompli, et parachevé."

1/L'art de l'Alchimie est vrai et certain
- Vrai, car l'art de l'Alchimie a été donné.
- Certain, c'est-à-dire expérimenté et vérifié.

2/La Pierre doit être divisée en deux parties
-Mercure volatil = Air
-Soufre fixe = Terre
 Dans le Grand Oeuvre deux phases primordiales concernent ces deux principes, à savoir la séparation puis la conjonction.

3/La Pierre a en soi les quatre éléments
Rappelons que les quatre éléments en occultisme et particulièrement en Alchimie sont :
1/La Terre
2/L'Eau
3/L'Air
4/Le Feu
Donc deux éléments masculins et éléments féminins.

4/La Pierre a Père et Mère, qui sont le Soleil et la Lune
-Le Soleil symbolise en Alchimie l'or des philosophes.
-La Lune quant à elle représente l'argent des philosophes.

5/La conjonction des parties est la conception et la génération de la Pierre
Après la séparation du fixe et du volatil, intervient la conjonction. "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut : et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas."

6/La Pierre est parfaite si l'âme est fixée dans le corps
L'or des philosophes est à l'origine impure, la conjonction se doit d'être parfaitement réalisée et fixée.

7/La mondification de la Pierre
La PIERRE PHILOSOPHALE se multiplie, cependant une préparation spécifique doit y être apportée; la "mondification". C'est-à-dire débarrasser la Pierre de ses impuretés : "Tu sépareras la Terre du Feu, le subtil de l'épais, doucement avec grand industrie."
Séparer signifie dissoudre, car la dissolution est la séparation des parties.
La Terre du Feu, le subtil de l'épais; cette expression semble faire référence au résiduel du Feu, de l'Air et de l'Eau, ainsi que de toute substance de la Pierre impropre à sa nature.

8/La partie non fixe de la Pierre doit séparer la partie fixe et l'élever
Après l'opération de "mondification" la Pierre peut se démultiplier. Pour se faire il faut qu'elle soit pénétrante dans les corps durs : "Il monte de la Terre au Ciel et derechef descend en terre". L^'esprit volatil doit donc être donné à la pierre, en quantité suffisant,  par la sublimation et en la rendant "subtile", c'est ce que nous dit le philosophe par ces mots : "Il monte de la Terre au Ciel".

9/La Pierre volatile doit derechef être fixée
A l'origine trop volatile, la pierre se dissoudrait, il faut donc la fixer immédiatement en la sublimant de nouveau, jusqu'à ce qu'elle redescende : "Et derechef descend en terre. Et ainsi elle reçoit la forces des choses supérieures en sublimant, et des inférieures en descendant."
Cela signifie que ce qui est corporel serait fait spirituel par la sublimation, et le spirituel serait fait corporel lorsque la matière redescend. Par ce fait elle est fixée.

10/Utilité de l'Art et efficacité de la Pierre
-"Tu auras par ce moyen la gloire de tout le Monde"
-"Et pour cela toute obscurité s'enfuira de toi"
-"Ceci est la force forte de toute force"
-"Car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide"
1/Ceci est l'aboutissement mais sans aucune vanité.
2/Ni pauvreté, ni maladie.
3/Aucune comparaison avec toute chose existante en ce monde.
4/Elle convertira l'Argent Vif en le durcissant et pénétrera les autres métaux solides.

11/Le Magistère imite la création de l'univers
"Ainsi le monde a été créé"
Du chaos, le Créateur, après avoir savamment séparé et rectifié, a divisé une masse confuse en quatre éléments.
-Terre
-Air
-Eau
-Feu


12/Déclaration énigmatique de la matière de la PIERRE PHILOSOPHALE
-"C'est pourquoi j'ai été appelé Hermes TRISMEGISTE, c'est-à-dire trois fois très grand"
-"Ayant les trois parties de la philosophie de tout le Monde"
1/le philosophe exprime ici ouvertement de quoi se compose la PIERRE PHILOSOPHALE, en se nommant lui-même; Hermes étant  assimilé au dieu romain Mercure.
2/Les trois partie de la philosophie universelle sont : le minéral, le végétal et l'animal.

13/Pourquoi la Pierre est appelé parfaite ?
La PIERRE PHILOSOPHALE est dite parfaite car elle est en elle-même la nature de toutes les choses minérales, végétales et animales.

Pour mémoire, HORTULAIN (le jardinier) de part son traité : "Explication de la Table d'Emeraude" m'a influencé dans la déclinaison en treize chapitres de mes propres commentaires. 

Le SANCELRIEN TOURANGEAU nous dit : "lis-moi avec attention; point de chimère dans la tête, point d'autre occupation, point de manipulation avant d'entendre les philosophes."

Les Sept Chapitres - d'Hermes TRISMEGISTE

De tous les ouvrages de philosophie hermétique, les "Sept chapitres" d'Hermes TRISMEGISTE est l'un des plus obscures.
Toute fois, une somme de connaissances alchimiques nous est livrée dans ce traité.

Il faut tout d'abord noter que l'ordre des chapitres ne concorde en rien. En effet, il nous est enseigné dans le dernier chapitre de quoi nous devons extraire notre Matière Première.
L'or doit être putréfié pour obtenir son âme ou Matière.
Ensuite, nous apprenons différentes opérations que doivent subir les deux principes, à savoir le soufre et le mercure. Le premier de ces principes, le soufre (fixe), sert notamment à donner une "teinture", pour cela il doit être traité afin de le rendre non combustible. Le second principe, le mercure (volatil), doit tout d'abord être purifié et diverses opérations le rendront fixe.
Je développerai ces différentes parties du Grand Oeuvre en vous faisant part de mes découvertes. Il reste néanmoins certain que je puisse avoir un raisonnement erroné sur certains points, et de toute manière, la philosophie étant l'art de la méditation, il m'est impossible de vous révéler  l'intégralité de mes réflexions obtenues depuis plus de vingt ans. Initié, je serais proscrit par les alchimistes.

Chapitre I

"Sachez enfants des sages qu'il n'y a une division de l'eau des anciens philosophes qui la divisent en quatre autres, une en deux, et trois en un, desquelles la troisième partie appartient à la couleur, savoir l'humeur qui la coagule, or, les deux tiers de l'eau qui sont les poids des sages."

L'eau des anciens semble être la Matière première qui se subdivise en quatre parties, à savoir les parties visibles que sont la Terre et l'Eau, renfermant en elles-mêmes les parties invisibles que sont le Feu et L'air.
"Prenez de l'humeur un once et demie et de la rougeur méridionale, c'est-à-dire de l'âme du soleil la quatrième partie, c'est-à-dire une demie once, et du mercure citrin semblablement une once et demie, et u"ne demie de l'orpiment qui fait huit, c'est-à-dire trois onces."

Nous avons là la description de la fabrication de l'eau des philosophes. Comme dans tous les ouvrages nous pouvons remarquer la part prépondérante de l'or.

"Sachez que la vigne des sages se tire en trois choses et que son vin se parfait à la fin de trente : entendez donc l'opération. La décoction le diminue, la teinture l'augmente, car la Lune se diminue après quinze jours et elle s'augmente au troisième, c'est donc là le commencement et la fin"
La vigne des sages est la Matière Première d'où provient les trois principes que sont le soufre, le mercure ou "Argent Vif", et le sel ou "arsenic". La décoction semble être la sublimation de l'"Argent Vif" et la teinture est le soufre.

"Sachez que le chef de l'oeuvre est le corbeau, qui en la noirceur de la nuit et clarté du jour, vole sans aile, la coloration se tire de l'amertume qui est en sa gorge, la rougeur sort de son corps et de son dos on tire une vraie eau."

Le corbeau représente la putréfaction. Je ne puis en dire plus...

"Mettez le donc en feu humide et le faite cuire, lequel feu augmente la chaleur de l'humeur et tue la sécheresse de l'incombustion jusqu'à ce que la racine apparaisse, et tirez d'iceluy la rougeur et la partie légère jusqu'à ce que la troisième partie demeure."
Il nous enseigné dans ce paragraphe la façon de rendre fixe le volatil et incombustible le combustible via le "bain-marie", découverte imputée aux alchimistes.

Chapitre II

"Mon fils prenez le volatil qui vole, submergez le et le divisez, tirez et chassez de lui la couleur qui le tue, à  ce qu'il soit fait vif, et qu'il vous réponde, ne volant par les régions, mais qu'il contienne appertement ce qui vole, car si vous le tirez de l'affliction, après l'affliction dans les jours qui vous sont connus, vous serez roi par raison".

Nous reprenons la une partie du chapitre précédent, et nous savons que nous devons, par sublimation de l'Argent Vif, ôter sa partie volatile en l'arrosant continuellement de son Eau de sublimation, jusqu'à ce que l'élément Air soit chassé.

Nous apprenons en outre qu'il nous faut ôter la couleur noire de l'Argent Vif afin d'obtenir une couleur blanche qui symbolise la pureté.

"Et sachez cela mon fils, si si vous ne savez mortifier et introduire la génération, vivifier les esprits, les modifier, et introduire la lumière jusqu'à ce qu'ils soient combattus, colorez et purifiez de leurs tâches et ténèbres, vous ne savez rien et ne parferez rien."

Ce passage est néanmoins assez explicite quant aux différentes opérations que nous devons faire subir au mercure et au soufre. A savoir, les purifier de leurs impuretés en les mortifiant et les vivifiant.

Chapitre III

"Or quand vous laissez le feu sur la feuille de soufre et que le terme des coeurs entre sur lui, qu'il soit lavé par lui, et que son ordure soit extraite alors qu'il s'altère, et la teinture demeure rouge par le feu comme la chaire. Notre fils "roi" engendré reçoit sa teinture du feu, et la vie et la mort et les ténèbres le fuient."

Il nous est livré ici la façon d'obtenir la teinture rouge qui naît du soufre purifié et rendu non combustible.

Chapitre VI

"Entendez fils des sages que cette pierre crie : protégez- moi et je vous protégerai, me voulez vous rendre ce qui m'appartient afin que je vous aide."
"Le soufre est fait du citrin qui est tiré du noeud rouge."
"Fils des sages, ne brûlez le corps du leton par trop grand feu et il vous arrosera de la grâce que vous cherchez, et faites que le volant ne s'envole devant le poursuivant et qu'il repose sur le feu, et encore que le feu soit bouillant, et que la chaleur du feu bouillant se corrompe, il est mercure."

Il faut rendre à la Pierre les esprits que nous lui avons ôtés. Il convient d'entendre dans cette allégorie le mercure et le soufre. Nous pouvons noter que les termes "leton"(rien à voir avec la laiton) et "noeud rouge" employés ici symbolise l'or. Par contre le "citrin" est l'âme de l'or.

Le soufre est donc issu de l'âme de l'or et le mercure, du corps de l'or. Cela signifie du métal imparfait, ou or impure, lui-même grâce à une ignition modérée.

Chapitre V

"Mon fils, ce qui naît du corbeau est le principe de cet art."
"Alors il se fait un dragon qui mange ses ailes et qui se mortifie, cela mettez le avec son mercure en feu petit sur le four, et prenez garde diligemment qu'il ne sorte du vase, et sachez que les temps de la terre sont en l'eau, et se fait jusqu'à ce que vous les mettiez dessus."

Le corbeau symbolise la couleur noire donc la putréfaction. Le dragon qui mange ses ailes représente la fixité de la Matière, il faut fixer le mercure volatile. Cette délicate opération devant se réaliser au bout d'une, deux, ou trois semaines, par feu doux. Comme indiqué dans de précédents ouvrages, dans le verre, vase, ou bien encore cucurbite, la matière volatile monte, le but de la chauffer est donc de stopper cette volatilité et de faire redescendre le mercure ainsi fixé... Je ne puis en dire plus !

Chapitre VI  

"Outre plus il nous faut exposer la disposition de l'onguent qui coagule les natures futures, et orne les soufres et les préfères à tous autres onguent parfaits... qui est appelé divin soufre et figure aux autres onguents, qui est l'onguent occulte...duquel il ne se voit aucune disposition, et habite en son corps... qui nous faut extraire par un art et entendement subtil sans combustion aucune."
"Sachez mon fils que qui ne connaît point la différence ne connaît pas si bien les deux soufres, non pas que les onguents qui se subliment des pierres soient souillés, pour accomplir la teinture."
"Or les deux mêlez avec leurs corps, il se fait un parfait, et il faut savoir que deux soufres teignent, mais ils s'enfuient, lesquels il faut fort bien les séparer et les retenir de leur fuite, et sachez que le Ciel se joint médiocrement avec la terre, et le médiocre est défiguré avec le Ciel et avec la terre, ce qui est eau. Et toute la première est l'eau qui sort de cette Pierre, et le second est vraiment l'or, et le troisième l'ordure. Or, en ces trois sont la fumée, la noirceur et la mort, il nous faut donc chasser la fumée qui est au-dessus de l'eau, la noirceur de l'onguent et des fèces la mort, et ce par dissolution, ce qui étant nous avons une très grand philosophie, et le secret des secrets."

Dans ce chapitre très long, bien que je n'en ai extrait que les parties qui me semblent les plus intéressantes, et très obscure, je puis affirmer qu'il y a en Alchimie deux sortes d'esprits du soufre; l'un combustible, le second donnant la teinture de la PIERRE PHILOSOPHALE, à savoir au rouge. Cependant, sans combustion aucune, il nous faut séparer ces deux esprits du soufre, qui ne sont nullement inutiles, sauf pris séparément, mais au contraire, se complètent, l'un en deux.

Chapitre VII

"Fils des philosophes, les corps sont sept, desquels le premier est or très parfait, le Roy [...] l'or contient tout corps, et vivifie, et est le levain de l'élixir, et sans lui il ne peut jamais être parfait."
"Car comme la pâte ne peut être levée sans levain ainsi que vous aurez très bien nettoyé les corps, et séparé l'ordure...mettez en ce levain, et faite eau et terre jusqu'à ce que l'élixir soit fermenté, et que la pâte soit faite levain... Comme l'or soit fait le levain, méditez et voyez si le ferment d'un chose est faite d'une nature différente de la sienne, considérez donc comme le ferment n'est point d'autre nature de la pâte, et notez que le ferment blanchit la confection, empêche la combustion, retient la teinture à ce qu'elle ne s'envole, et rejoint les corps, et les conjoint ensemble, et les fait entrer, et en cela gît la clef des philosophes et la fin de l'oeuvre."
"L'or donc est la très précieuse pierre sans tache, tempère, et ne peut être corrompu par le feu, air, terre, ni eau."

Les sept corps sont évidemment les sept métaux, à savoir : l'or, l'argent, le mercure, le plomb, l'étain, le fer et le cuivre (dont j'ai fort peu parlé, mais qui a dans la réalisation du Grand Oeuvre une certaine importance), représentés par les sept planètes primordiales.

L'or est le métal, imparfait dans son corps, mais qui doit devenir le métal parfait par excellence, car telle est son âme. De lui nous devons extraire la Matière Première, utile à la réalisation de la PIERRE PHILOSOPHALE en "projection" ou bien encore en "élixir".






















jeudi 13 octobre 2011

GRAND OEUVRE


Principe

Le Grand oeuvre est en Alchimie la réalisation de la PIERRE PHILOSOPHALE, en "poudre de projection", ou un  "élixir philosophale", c'est, finalement, une teinture active de même propriété. 

La PIERRE PHILOSOPHALE a le pouvoir de transmuter les métaux vils en métaux nobles, la guérison infaillible lui est attribuée, c'est à dire la "panacée", voire même l'immortalité. Nonobstant, la théorie de l'existence de la PIERRE PHILOSOPHALE est liée à la tradition alchimique qui prévaut que des métaux vils, au sein de la terre, peuvent grâce à une lente maturation aboutir vers les métaux nobles que sont l'or et l'argent, cela se vérifie et se comprend. Le Grand Oeuvre se définit donc comme une accélération de la maturation, grâce à l'Argent  Vif. Ce principe d'évolution, ou de transmutation isolé, porte à penser que la PIERRE PHILOSOPHALE, qui de façon stable dans ses divers pouvoirs, permet d'accéder à la perfection  de la vie, voire l'abnégation, ou la philosophie "zen".

Dans la tradition alchimique, tous les corps sont composés de deux matières égales mais différentes dans leur usage, voire dans leur proportion, le soufre et le mercure. Cependant, René DESCARTES, philosophe, scientifique et mathématicien français, nia que la matière renferme de l'esprit.

L'opération du Grand Oeuvre est une succession d'étapes nombreuses et difficiles à réaliser. L'une d'elle correspond à séparer le soufre du mercure de la Matière Première (Matéria Prima). Le mercure s'entend dans un sens essentiel, qui symbolise le réceptacle du "feu divin", l'intelligence divine, et surtout le principe de la vie et de l'énergie universelle, "Spiritus Mundi".

La littérature ainsi que l'iconographie de l'Alchimie sont compliquées du fait qu'elles sont cryptées, incomplètes, voire délibérément fausses. L'Alchimie est donc un art sciemment dense et dru, fait de correspondance multiples et polysémique d'une catégorie, mot-clé, à l'autre.

Phases du Grand Oeuvre

Les principales phases du Grand Oeuvre sont au nombre de trois, voire quatre si l'on inclut l'oeuvre au jaune. Les différences sont établies en fonction des couleurs que subit la Matière au fur et à mesure du travail. Les phases correspondent aussi aux manipulations chimiques, à savoir : la calcination, le lessivage, la sublimation, le tout afin d'obtenir l'incandescence. ZOZIME en parle ainsi : "En cherchant à partager la philosophie en quatre parties, nous trouvons qu'elle contient : premièrement le noircissement, secondement le blanchiment, troisièmement le jaunissement, et quatrièmement la teinture au violet". Les différentes phases peuvent se décrire ainsi :

1/Oeuvre au noir.

Mélanosis en grec ou nigredo en latin, dans cette phase primordiale, il y a mort, dissolution du mercure et coagulation du soufre. Signe de Saturne.

2/Oeuvre au blanc.

Leukosis, albedo, c'est la purification, le lavage. Grâce à cette opération l'alchimiste doit obtenir l'"alkaest", que j'ai déjà évoqué, ainsi que l'"élixir". Cette seconde phase correspond aussi à la fin du "Petit Oeuvre", la "spiritualisation du corps".

3/Oeuvre au jaune.

Xanthosis, citrinitas, au travers de cette troisième phase, l'alchimiste s'efforce de combiner les éléments simples qu'il a obtenu. On parle alors de sublimation, à savoir l'action d'épurer.

4/Oeuvre au rouge.

Iosis, rubedo, union du mercure et du soufre. L'alchimiste est sensé obtenir l'argent alchimique et l'or alchimique. Une substance, soluble dans le verre à basse température, se disperse alors à l'intérieur de la "cucurbite", donnant une coloration rouge rubis. La poudre ainsi obtenue en broyant la substance et le verre, les alchimistes l'appelle la "poudre de projection", ou plus simplement la PIERRE PHILOSOPHALE. Ainsi se termine le Grand Oeuvre. Les alchimistes décrivent tous, à leur manière, ces différentes phases.

Pour finir ce chapitre, il faut se souvenir, comme je l'ai déjà indiqué, que les traités des alchimistes décrivent les différentes phases du Grand Oeuvre en employant de nombreuses métaphores et allégories. Des planches graphiques, telles que l'on peut en voir pare exemple dans le "Mutus Liber", évoquent parfois une phase parfaitement intelligible, mais elle correspond en fait à son opposé.

Il faut retenir que le Grand Oeuvre est basé sur un principe masculin et un principe féminin; le soufre et le mercure. Un troisième principe, le "sel", ou "arsenic" que le qualifierais de neutre, ou hermaphrodite, s'invite dans la réalisation du Grand Oeuvre, bien que certains alchimistes s'y soient opposés.

Notez que j'avais jusqu'à présent utilisé la couleur bleue pour mettre en évidence la PIERRE PHILOSOPHALE, désormais je l'écris en rouge, car telle est sa couleur à l'aboutissement du Grand Oeuvre.

Enfin, n'oublions pas les termes d'Hermès TRISMÉGISTE cités dan sa "Table d'émeraude" : "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose".








mercredi 14 septembre 2011

ALCHIMIE "OPERATIVE" ou ALCHIMIE "MYSTIQUE"

Voici donc mon  glossaire et symboles des principaux termes ou graphismes alchimiques, ainsi que la représentation des instruments servant le Grand Oeuvre, achevés.

Il est apparu, au travers des différentes pages que j'ai écrites, l'hermétisme certain des traités d'Alchimie. Des mystiques, comme PARACELSE, aux Adeptes de l'Alchimie "opérative", tel que GEBER, le pas à franchir n'est pas très grand, à la lecture de leurs traités.

Certains peuvent voir du matérialisme et la recherche de l'enrichissement, cependant, je pense avoir démontré que l'Alchimie est avant tout une "philosophie hermétique", plutôt qu'un intéressement personnel.

En effet, si l'on en croit les Adeptes, la réalisation du Grand Oeuvre passe avant tout par une étude des corps et de l'esprit de la nature, avant une sublimation des métaux vils qui demande un travail long et difficile.

De surcroît, je suis convaincu qu'avant de devenir un "Adepte", en tant qu'initié, l'intérêt demeure dans un premier temps dans l'Alchimie "spéculative". En effet, l'Alchimie "opérative" ne sera réalisable qu'après un grand enrichissement de l'âme et de l'esprit. Je pense que très souvent une vie n'y suffira pas.

N'oubliez  pas de méditer sur les quatre éléments, Terre, Air, Eau, Feu, d'analyser les sept métaux des alchimistes que sont l'or ou Soleil, l'argent représenté par la Lune, le mercure, le plomb ou Saturne, l'étain ou Jupiter, le fer ou Mars, et le cuivre ou Vénus.

Enfin je puis me permettre de dresser un tableau analogique de la triple adaptation de la théorie alchimique.

Soufre                mâle                          2 Force                              cause

Mercure             femelle                       1 Matière                            sujet

Sel                     enfant                        3 Mouvement                      effet

Ce tableau s'interprète ainsi : "La Matière, une dans son essence, se différencie d'elle même par la Forme, effet du Mouvement que lui communique la Force".

Il faut encore savoir que le soufre et le mercure avaient un très grand nombre de synonymes, dont il est indispensable de connaitre les principaux.

1/ Le soufre : gomme, huile, soleil, fixité, pierre rouge, caillé, safran, pavot, laiton rouge, sec, teinture, feu, esprit, argent, sang, "homme rouge", terre vive, gabricius, roi, époux, dragon sans aile, serpent, mâle, lion, "chien de Corascene", airain brulé, or philosophique.

2/ Le mercure : principe femelle, blanc, beïa, lune, argent, or blanc, or cru, azoth, eau, lait, "couverture blanche", "urine blanche", "manne blanche", froid, humidité, corps, matrice, femme blanche, "habit changeant", volatil, patient, "lait virginal",plomb blanc, verre, fleur blanche, fleur de sel, écorce, voile, venin, alun, vitriol, air, vent, arc en ciel.


Le symbole allégorique ne se recoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique.

  • Soufre Soufre
  • Mercure Mercure
  • Sel Sel

Pour l'alchimie les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l'unicité de la matière est un des principes philosophiques de l'alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d'état de la matière126. Ces éléments sont avec leurs symboles associés: le Feu Symbole de feu, Eau Symbole de l'eau, la Terre Symbole de la terre, l'Air Symbole de l'air.

Pour l'alchimie les sept métaux étaient liés aux planètes:

  • Or dominé par le Soleil ☉ ☼ ( Symbole de l'or )
  • Argent dominé par la Lune ☽ ( Symbole de la lune )
  • Cuivre dominé par Vénus ♀ ( Symbole de Vénus )
  • Fer dominé par Mars ♂ ( Symbole de Mars )
  • Etain dominé par Jupiter ♃ ( Symbole de Jupiter )
  • Mercure (vif argent) dominé par Mercure ☿ ( Symbole de Mercure )
  • Plomb dominé par Saturne ♄ ( Symbole de Saturne )

Le symbole allégorique ne se recoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique.

    • Selon Michel Butor : "Le langage alchimique est un instrument d'une extrême souplesse, qui permet de décrire des opérations avec précision tout en les situant par rapport à une conception générale de la réalité. C'est ce qui fait sa difficulté et son intérêt. Le lecteur qui veut comprendre l'emploi d'un seul mot dans un passage précis ne peut y parvenir qu'en reconstituant peu à peu une architecture mentale ancienne. Il oblige ainsi au réveil des régions de conscience obscurcies"127.
    • Selon René Alleau : "Les alchimistes ont voilé […] non sans de pertinentes raisons dont l'une des plus importantes dut être que le néophyte se trouva dans l'obligation logique de réformer son entendement profane en se pliant à une série d'exercices mentaux dominés par la cohérence et sur-rationnelle des symboles […] À aucun moment, l'alchimie ne sépare-t-elle les transformations de la conscience de l'opérateur de celles de la matière"128.
NB : certains passages sont extraits de mon site favori : Wikipédia

     





lundi 25 juillet 2011

PHILOSOPHIE HERMETIQUE

L'Alchimie est la science la plus nébuleuse que le Moyen-Âge nous a légué. La Scholastique avec son argumentation infiniment subtile, la Théologie avec sa phraséologie ambiguë, l'Astrologie si vaste et si compliquée ne sont que jeux d'enfants comparées à l'Alchimie.

Ouvrez un de ces vénérables traités hermétiques du XVéme ou du XVIéme siècle et lisez! Si vous n'avez fait aucune étude spéciale, si vous n'êtes pas déjà initiés à la terminologie alchimique, enfin, si vous n'avez pas une certaine connaissance de la chimie inorganique, vous fermerez bientôt le volume déçus et découragés.

Quelques uns diront que ces allégories sont vides de sens, que les symboles mystérieux ne sont que des figures faites à plaisir. Il est facile de dédaigner une science que l'on ne comprend pas, et ils sont peu nombreux  ceux qui aiment que les choses leur résistent et qui luttent pour entendre.

Ceux-là sont les élus de la science, ils ont la persévérance qui est la première vertu du savant. Qu'un problème se présente à eux, ils travailleront sans relâche pour trouver la solution : L'illustre chimiste DUMAS, partant d'un fait, mis 10 ans à découvrir la loi des substitutions.

Les traités hermétiques sont obscures, il est vrai, mais sous cette obscurité se cache la lumière; une fois la théorie alchimique connue, possédant la clef des principaux symboles, vous pourrez hardiment entreprendre la lecture de Raymond LULLE, PARACELSE, Bernard le TREVISAN, Nicolas FLAMEL, Roger BACON, ou bien encore PHILALETHE. Ce qui vous paraissait vide de sens, vous le trouverez logique, ces symboles qui vous étonnaient, vous les lirez comme MARIETTE lisait les hiéroglyphes, vous éprouverez un grand plaisir à déchiffrer vous-même cette langue inconnue, à marcher pas à pas, mais sûrement, vers la lumière.

Comme bien d'autres sciences, l'Alchimie est née dans l'Egypte antique. A l'origine la connaissance en était réservée aux prêtres et à quelques initiés, qui n'opéraient que dans le plus grand mystère dans le silence des sanctuaires.

Vint la conquête Romaine, les secrets isiaques passèrent aux néo-platoniciens et aux gnostiques. C'est de cette époque (IIéme et IIIéme siècle de l'ère chrétienne) que date véritablement les traités d'Alchimie. Quelques uns nous sont parvenus sous des noms comme PELAGE, le pseudo Démocrite, SYNESIUS, ZOZIME, Hermes TRISMÉGISTE, l'anonyme Chrétien, ou bien, encore : CLEOPATRE.

Puis les barbares envahirent l'Europe, les sciences, les arts, les lettres sont morts en Occident. C'est en Orient que nous les retrouveront aux mains des Arabes. Leurs chimistes, observateurs patients et opérateurs habiles, débarrassèrent la Science des domaines étrangers : Magie, Kabbale, Mysticisme. Le plus célèbre d'entre-eux est sans conteste GEBER, qui parle le premier d'acide azotique et de l'eau régale. Quelques noms célèbres sont à citer, comme AVICENNE, RHASES, ALPHIDIUS, AVEZOAR. Avec les Arabes finissent les débuts de l'alchimie, cet art va désormais marcher à grands pas vers son apogée.

Ainsi, dans l'Europe, débarrassée des terreurs de l'"An Mil", il y eut comme une sorte de Renaissance (que l'on me pardonne cet anachronisme). Les Croisades avaient permis à l'occident d'acquérir gloire et sciences. Ce que les Croisés rapportèrent de plus précieux, ce furent les oeuvres d'ARISTOTE et les traités des Alchimistes Arabes.

La Philosophie prit un nouvel essor, l'Alchimie compta en Europe ses premiers grands maîtres : Roger BACON, Raymond LULLE. La voix était désormais largement ouverte, non seulement à l'Alchimie, mais à toutes les sciences de l'observation : Roger BACON et Albert le GRAND (ne pas confondre avec le "GRAND ALBERT" traité de Magie s'il en est) n'ont-ils pas substitué l'expérience à l'autorité des anciens.

Les alchimistes se multiplièrent surtout à la fin du XIVème siècle et au XVème siècle : en Angleterre (George RIPLEE, BARTHOLOMEE), en France (Bernard le TREVISAN, et le très célèbre Nicolas FLAMEL), et en Allemagne (Eck de SULTZBACH, ULSTED, TRITHEIM, Basile VALENTIN, Isaac le Hollandais).

Avec Basile VALENTIN nous entrons dans une ère nouvelle, le Grand Oeuvre tend vers le mysticisme, elle s'allie de nouveau, comme à l'origine, avec la Kabbale. En même temps, la Chimie proprement dite apparaît et se sépare peu à peu de sa mère : l'Alchimie.

Le représentant le plus illustre de l'alchimie au XVIème siècle est sans conteste PARACELSE. Jamais réformateur ne fut plus violent, jamais homme n'eut d"'amis" aussi enthousiastes et d'ennemis aussi acharnés. Un volume entier ne suffirait pas à énumérer les oeuvres de ses disciples et les pamphlets de ses détracteurs. Les plus connus de Paracelsistes furent THURNEYSSER, CROLL, Roch le BAILLIF, QUERCETRAMUS et surtout LIBAVIUS. Les autres alchimistes de cette période, n'appartenant à aucune école, sont les fameux Denis ZACHAIRE, GROPARMY, VICOT, Gaston CLAVES ou encore, le COSMOPOLITE. On peut mettre à coté d'eux : Jean-Baptiste PORTAT, auteur de la "Magie Naturelle" et de la "Physionomie Humaine".

Au XVIIème siècle, l'Alchimie est dans tout son éclat, des adeptes sillonnent l'Europe, démontrant la véracité de la science d'Hermes par des transmutations réellement étonnantes. Véritables apôtres, vivant pauvrement, se cachant sous apparence misérable, ils vont dans les grandes villes, ne s'adressant qu'aux savants; leur unique désir étant de démontrer la réalité de l'alchimie par des faits. c'est ainsi que Van HELMONT, Berigart de PISE, HELVETIUS furent convertis à l'Alchimie. Le résultat fut atteint, la soif de l'or s'empara du monde entier, tous les couvents ont un laboratoire secret, les Princes et les Rois , en compagnie d'"alchimistes" à "gages", travaillent au Grand Oeuvre, les médecins surtout et les pharmaciens s'adonnent à l'hermétisme. En ce temps apparaît la "Rose Croix", pour laquelle organistion on ne sait aujourd'hui rien de bien certain.

Les traités d'Alchimie qui ont vu le jour au XVIIème siècle sont innombrables, mais il n'y a pas de grands noms à citer, mis à part LE PHILALETHE, et Michel MAYER. Au second rang, nous trouvons : CHARTIER, NUYSEMENT, COLLERON, d'ATREMONT, HELIAS, etc...

Au XVIIIème siècle l'Alchimie est en pleine décadence, la Chimie progresse au contraire, elle s'est constituée en science, les découvertes se succèdent. L'Alchimie a bien encore quelques partisans, mais ils se cachent désormais pour travailler, on les regarde comme des insensés, il n'y a plus de véritables adeptes, on se contente de réimprimer des traités anciens, ou de produire des compilation sans aucune valeur. Peu de noms à citer, si ce n'est PERNETY, LANGLET du FRESNAY, auteur de "l'histoire de la Philosophie Hermétique", LIVOIS, ou "SAINT GERMAIN". L'histoire de l'Alchimie au XVIIIème siècle se termine avec deux charlatans : CAGLIOSTRO et ETTEILA.

Au XIXème siècle, l'Alchimie semble morte, ce n'est plus qu'une science curieuse, intéressante à connaître pour l'histoire de la Chimie. D'alchimistes attachés à l'ancienne doctrine, nous n'en trouvons que deux : CYLIANI et CAMBRIEL. Quant à TIFFEREAU et Louis LUCAS, c'est sur la Chimie moderne qu'ils s'appuient pour arriver aux mêmes conclusions que les alchimistes au sens vrai du terme, car, chose curieuse, les dernières découvertes de la science tendent à démontrer l'unité de la matière et, par conséquent, la possibilité de la Transmutation.

En conclusion, s'il est vrai que PYTHAGORE pensait positivement que la Terre tourne autour du Soleil, il fallut attendre deux mille ans pour que l'illustre COPERNIC rétablisse cette vieille vérité, tout en sachant quels ennuis cela lui a apporté. Dans les pages qui vont suivre je vais m'efforcer de poser les bases d'une Alchimie que j'appellerai "spéculative". Ainsi, je remercie par avance toutes les aides précieuses qui me seront apportées.