Rechercher dans ce blog

LE SANCELRIEN TOURANGEAU


Ceci est une suite du traité "Clef du Grand Oeuvre - ou Lettres du Sancelrien Tourangeau"

Éléments de la Philosophie Hermétique


Première lettre

Je ne reprendrai ici que les passages les plus significatifs de cette lettre, que je tenterai d'expliquer par la suite, afin d'avoir une idée plus précise sur l'ampleur du Grand Oeuvre.

"...Point de difficulté, dis-je alors, qu'on ne peut rien ajouter au premier aimant des Sages hors de sa nature métallique, puisqu'il contient dans son sein, ou attire lui-même des influences célestes, ce qu'il a besoin. Me voila encore dans la douleur et l'amertume de coeur..."

-Le mercure et le soufre dont issus des métaux ainsi que leurs huiles essentielles. Mais le procédé reste encore à ce stade très obscure.

"...J'en voulu à cet auteur fort mal à propos; car son sentiment me fut confirmé par le Cosmopolite, où expliquant la nature animale, végétale et minérale, il y soutient avec juste raison, que rien n'est produit dans la nature sans semence; que les métaux ont en eux-mêmes leur semence, comme les deux autres règnes, et qu'ils puissent être multipliés comme eux dans leur semence pour laquelle , faire opérer, la nature n'a pas uns suffisante chaleur dans la terre..."

"...Ce dernier passage, joint au précédent et naturellement combiné, m'a tellement ouvert les yeux qu'il ne m'est plus resté aucun doute où trouver la première matière, qui est le sperme et semence des métaux, que la nature nous présente continuellement pour l'unir à l'aimant disposé par l'art; à cet effet, afin que commençant où la nature a fini, elle puisse suivre les dernières opérations par le secours de l'art, et pousser son ouvrage de la perfection à la plus que perfection, pour en gratiner les imparfaits et parfaits métaux, ce que la nature ne pouvait faire dans les mines, faute de chaleur suffisante..."

-Les esprits, tels le mercure et le soufre, ainsi que leur ferment sont dans les métaux, mais ce qui différencie les métaux parfaits des métaux imparfaits, c'est un régime de feu et un temps de cuisson appropriés.

"...Votre vin se doit tirer à trois fois, il faut le purifier trente jours, tirer de la putréfaction le vin blanc et le règne des Philosophes qu'il faut avoir grand soin de garder à part; il ne se gâte jamais quand les vaisseaux sont bien bouchés; il en faut avoir de l'un et de l'autre bonne provision, afin de n'en point manquer comme firent les "vierges folles", les "aigles" de Philalète accomplies. Il faut composer votre oeuf philosophique d'un partie de rouge et de trois de blanc, ce qui fait le "rébis" des Philosophes, leur mercure vivant, leur eau qui dissout les métaux aussi facilement que l'eau chaude dissout la glace..."

-Je pense que le rouge représente ici le soufre, et le blanc, le mercure des Philosophes, ou Argent Vif. La façon de procéder pour les obtenir des métaux parfaits, leur conservation, et leur dosage sont relativement bien indiqués. Cependant il ne faut pas faire de confusion avec l'oeuvre au" blanc" et l'oeuvre au "rouge".

"...Le blanc se fait au "bain-marie", le rouge au feu de cendre, le blanc accompli, on imbibe jusqu'à sept fois, et lorsque la pierre est en arômes brillants comme la Lune, on s'arrête pour en prendre une partie si l'on veut transmuer en argent; mais si l'on veut pousser au rouge on commence les "imbibitions" avec le vin rouge; au fur et à mesure que la pierre a soif, on lui donne à boire avec la précaution sur la fin qu'il faut toujours couvrir la matière, parce que si l'"imbibition" était trop faible, le fixe ne se dissoudrait point, et l'ouvrage de la nature en transmuant le mercure en or, s'arrêterait sur le champ ce qu'il est essentiel de remarquer tant au blanc qu'au rouge..."

-Le mercure se sublime au "bain-marie" et le soufre par feu doux. Si l'on imbibe trop faiblement le soufre, sa combustibilité étant toujours présente, ce dernier ne se dissoudrait pas, mais brûlerait. Par contre, dans ce passage, la projection sur la matière est évoquée, et l'oeuvre au "blanc" et l'oeuvre au "rouge" indiqués.

"...On fermente ensuite la pierre, soit avec de l'argent si c'est la blanche, soit avec de l'or si c'est au rouge; mais pour la "médecine", il ne faut point de fermentation, ce qui dégraderait la bonté de la pierre pour le corps humain. Un seul gros d'or ou d'argent pour la fermentation suffit. La projection de l'argent sur l'or est la plus abondante, ne manquant à l'argent qu'un peu de cuisson pour lui être égal..."

-En plus des propriétés de transmutation de la Pierre, le Sancelrien Tourangeau évoque pour la première fois la "médecine". Souvent les alchimistes avaient pris l'habitude, afin d'obscurcir un peu plus leurs écrits, de faire de multiples répétitions, à priori anodines, et de glisser néanmoins des éléments majeurs quant à leur Art.

"...Tires du chaos tes sels, soufre et mercure, putréfies, fais les "aigles" de Philalète, formes ton oeuf de son jaune et d'un blanc; cuis, imbibes, fermentes, multiplies et fais projection; ainsi le monde a été créé et tiré de puissance en acte..."

-Toujours de l'or et de l'argent il nous faut extraire les trois principes essentiels pour la Pierre, connus à l'époque, pour mémoire : le soufre, le mercure et le "sel". La fin de cette première lettre résume ou est la conclusion de l'ensemble. Néanmoins, un dernier point est enseigné : la Pierre peut être démultipliée.

Fin de la première lettre écrite à Paris le 23 janvier 1776 

Seconde lettre

Contenant les merveilles et les vertus de l'Elixir blanc et rouge des Sages, sur les trois règnes de la Nature

"...Notre médecine nous préserve de toutes les indispositions qui nous peuvent arriver, parce que surpassant en vertu tous les autres remèdes, elle ne peut pas seulement guérir les maladies que l'on croit ordinairement incurables; mais encore elle communique à la personne une très bonne disposition jusqu'à un certain nombre de ses descendants, en leur prolongeant le cours ordinaire de la vie jusqu'au terme prescrit de Dieu, qui est la mort naturelle et non accidentelle..."

"...Dieu a confié à ceux qui possèdent ce précieux don, la liberté d'être maître de la vie et de la mort, de lier et de délier; il les a fait pour ainsi dire des demi-dieux, pour vivre plus de cent ans, par rapport à leur humanité, parce qu'il y a eu des ces Philosophes qui ont atteint quatre cents ans, et même ont été jusqu'à mille..."

"...Néanmoins, parce que le temps de leur vie est prescrit par le Tout Puissant, ils ne sont point en état, quand l'heur est venue, de prolonger leurs jours, et de s'immortaliser..."

"...Il faut seulement remarquer que les maladies simples sont plus facilement guéries que les maladies composées : par exemple, si l'incommodité avait été de cent ans, elle serait entièrement guérie dans un mois; si elle avait été de cinquante ans, ou environ, on en viendrait à bout dans quinze jours; si elle avait été de vingt ans, en huit jours; de sept ans, en deux jours; et enfin si la maladie était d'un an, en un jour on en verrait la guérison..."

"...Quoique cet élixir guérisse en très peu de temps les infirmités les plus rebelles, il peut aussi donner la mort, même réduire en cendre une personne qui en prendrait trop..."

"...Les plantes les plus délicates, qui ont de la peine à pousser dans les climats d'une température différente de celle qui leur est naturelle, étant arrosées de notre élixir, deviennent aussi vertueuses que si elles étaient dans leur terroir même..."

"...Cette médecine rend toutes sortes d'herbes propres à générer et à croître au milieu de l'hiver, les plantes vénéneuses en sont même si purifiées, que si l'on vient à s'en servir alors pour les mêmes maux qu'elles auraient pu produire auparavant d'être corrigées, elles guérissent la personne sur le champ..."

"...On peut encore détruire entièrement une semence de son germe, et ensuite on lui redonne en plus grande qualité et quantité..."

-Ces différents passages nous livrent certains pouvoirs de la PIERRE PHILOSOPHALE, autre que la transmutation des métaux vils, tant sur le plan de la nature humaine, que sur le végétal.

Palingénésie

-Pour les adeptes ou les initiés, la palingénésie se définit comme la renaissance des corps après une mort réelle ou apparente. C'est la régénération universelle cyclique du Monde et de tous le êtres.

"...On prend de notre médecine, on la dissout avec de l'esprit de vin, qu'on mêle avec partie égale de l'eau distillée d'une même plante que l'on veut reproduire, on y ajoute trois gros de son propre sel; on met le tout dans un vase qui ne doit être rempli que jusqu'au goulot; on le met ensuite dans une place, sans le remuer, et trois jours après on y voit croître une plante pareille à celle dont on avait distillé l'eau et tiré le sel; la plante demeure toujours en cet état, mais si l'on vient à remuer le vase, la forme de la plante se détruit; elle revient néanmoins dans sa première figure si on la laisse encore reposer trois jours : voila une des façons de faire la palingénésie..."

Vertus de notre Élixir sur les pierres.

"...Il change les pierres, tant naturelles et artificielles, en pierres précieuses, il ôte les taches de ces dernières, il fixe, quand il est au blanc, toutes les pierres qui ont la couleur blanche..."

"...Si l'on veut faire des perles de la semence des orientales, ou des coquilles, on prend de leur semence et on la fait dissoudre dans notre médecine, qui la réduira facilement sur un feu doux, en manière de gelée épaisse..."

"...Notre pierre a encore deux vertus très surprenantes; la première à l'égard du verre à qui elle donne intérieurement toutes sortes de couleurs..."

"...La seconde qualité singulière de notre pierre ou élixir est que, si l'on trempe un linge ou toute autre matière combustible, le feu ne le peut point consumer, ni donner atteinte..."

                                ___________________________                                                  

"...Notre pierre est une eau sèche qui ne mouille point les mains, un feu humide qui ne brûle point; par le moyen de ce petit monde, on peut voir tout ce qui est dans le grand..."

"...C'est par cette science, et surtout par l'élixir au rouge, que les Philosophes se sont élevés par dessus le commun des hommes..."

"...Ils ont reconnu ce qui s'est passé lors de la création du Monde, et ce qui doit arriver lors de sa fin, par l'extinction du feu "centrique", ou par la rupture du vaisseau qui le conserve en son entier..."

"...Les Philosophes, par le moyen de leur élixir, peuvent composer différents miroirs, comme miraculeux, dans lesquels on peut voir ce que les hommes écrivent et délibèrent loin de nous, ou pou, ou contre nos intérêts..."

"...Ils peuvent y voir à découvert et sans peine, ce que le Ciel et la Terre ne sauraient concevoir, et par leur moyen, trouver le mercure des Philosophes, et le voir aussi clairement que si on le tenait dans les mains; on y distingue sa couleur, qui est de saphir, mêlé de blanc..."

Fin de la deuxième lettre écrite à Paris le 29 mars 1777

-Ces cinq derniers passages m'inspirent la sagesse, la grandeur, l'élévation de l'esprit. Le Sancelrien Tourangeau a certainement voulu, en conclusion, nous faire toucher du doigt que si la PIERRE PHILOSOPHALE n'est pas divine, elle en est du moins très approchante. C'est la perfection !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire